Dans l’ombre de la ville, de James Conan

omme d’habitude, vous retrouvez cette chronique ici.

Voici le quinzième et dernier polar soumis au vote du jury du prix des lecteurs du LP. Et l’expérience se termine par un véritable feu d’artifice.

Ce livre nous emmène à l’Exposition universelle de Chicago en 1893.  Il s’ouvre sur une tragédie: On repêche une jeune fille dans la Bouillonne et on la transporte à l’asile d’aliénés du district. Elle est en état de choc et ne se souvient pas de son nom. Les patients sont maltraités dans cette institution,  le médecin chef choisit cette jeune fille anonyme et perdue pour se livrer a une expérience médicale douteuse. Il a découvert une méthode chirurgicale révolutionnaire pour traiter les aliénés (ce qui deviendra la lobotomie) et compte faire des essais sur les patients de l’asile.  Anna se souvient de son nom et sent qu’elle court un grand danger à l’asile, elle réussit à s’enfuir en blessant une infirmière. C’est le début d’une longue fuite.

A New York, Emily Strauss, une jeune journaliste utilise une ruse pour rencontrer Joseph Pulitzer et se faire engager dans son journal. Il lui propose de faire un papier d’essai en choisissant son sujet parmi le courrier des lecteurs de la semaine. Emily lit la lettre d’un boulanger qui raconte que sa fille a disparu à l’Exposition universelle de Chicago et demande qu’on prévienne les familles des dangers encourus par les femmes seules dans cette ville.  L’exposition se termine dans une semaine et Emiliy doit avoir rendu son papier à ce moment. Elle s’engage dans une course contre la montre pour découvrir ce qui est arrivé à la fille du boulanger qui a été retrouvé morte peu de jours auparavant, renversée par un tramway.

Emily découvre rapidement que la morte n’est pas Anna. Comme elle a déjà écrit un article sur l’exposition pour son précédent journal, elle recontacte ses connaissances sur place et enquête sur la disparition d’Anna, qui n’est autre que la fugitive de l’asile. Emily ne tarde pas à découvrir que la belle façade de l’exposition cache une face sombre mêlant pornographie et meurtres.

Les deux femme sont lancées dans une course contre la montre , Emily veut faire ses preuves dans le journalisme d’investigation tandis qu’Anna lutte pour sa vie et celle de son bébé.

Il s’agit ‘un polar historique tout à fait passionnant. La ville et la société de l’époque sont très bien décrites, on s’y croirait vraiment. On rencontre des dames de la haute société, mais on découvre surtout la face cachée de la ville avec des notables qui n’hésitent pas à professer des idées nazies avant l’heure, des immigrés misérables et malaimés ainsi qu’un personnage haut en couleur appelé M. Dingo. Les personnages sont attachants et l’intrigue très bien ficelée. On est pris dans l’histoire et on n’a pas envie de lâcher ce livre avant de l’avoir terminé. Beaucoup de personnages du livres ont réellement existé, même si l’auteur a pris quelques libertés avec le réalité pour rendre le le récit plus dramatique, ainsi le maire Carter Harrison n’a pas été assassiné le dernier jour de l’exposition entraînant l’annulation de la cérémonie de clôture, mais à la fin du mois d’octobre 1893.

J’ai beaucoup aimé la présentation des deux faces de la société de l’époque, des gens très riches dont les épouses n’ont pas d’autres ouvertures sur le monde que des activités caritatives et d’autres part des immigrés misérables et mal accueillis, le tout sur fond de crime dans les célèbres abattoirs de la ville. Ce polar mérite un gros coup de coeur et si vous prévoyez de ne lire qu’un seul livre durant cet été, je vous conseille vivement de choisir celui-ci, vous ne serez pas déçu.

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