Green River, de Tim Willocks

Chronique réalisée pour les Chroniques de l’imaginaire.

Ce titre bucolique ne nous emmène pas dans de verts pâturages mais dans un pénitencier de très haute sécurité au Texas.J’avais déjà trouvé Avec le diable de James Keene précédemment chroniqué très dur, mais ce roman est bien pire, bien plus noir et met en scène des personnages autrement plus violents encore. Ce livre est paru en 1995 intitulé L’odeur de la haine et le titre a été changé pour sa réédition.

Ce thriller est très prenant, il se passe dans une prison où sont enfermés des criminels très dangereux, des assassins, des malades mentaux, des violeurs, dont certains sont condamnés à plus de mille ans de prison et n’ont plus rien à perdre. La violence est omniprésente tout comme le racisme, le langage très cru et la poudrière qu’est ce pénitencier est très bien restituée.

Dans cette foule de « méchants » il y a quelques gentils prisonniers dont le Dr Klein qui travaille à l’infirmerie. Il a été condamné suite aux accusations de viol proférées par son ex petite amie, mais il se dit innocent. Heureusement pour lui, ce terrible cauchemar va prendre fin le lendemain, jour  de sa libération. Il est amoureux de Juliette Devlin, la jeune psychiatre de la prison.

Mais juste la veille de sa libération, une émeute éclate, provoquée par le directeur, un dangereux fou sadique qui attise la violence entre les groupes. Il refuse l’aide extérieure pour rétablir l’ordre et préfère laisser les détenus s’entretuer pour faire de l’ordre. Il pense que les survivants se rendront au bout de quelques jours une fois qu’ils seront assez affamés. L’émeute oppose les groupes raciaux d’abord, elle provoque un déchaînement de violence inouï.

Malheureusement Juliette  Devlin est restée enfermée à l’infirmerie avec les malades, la rumeur se répand qu’une femme est dans la prison et Klein fera tout pour la sauver avec l’aide d’Henry Abott, un meurtrier schizophrène qui entend des voix. Les personnages sont très différenciés et leur psychologie est très travaillée, ils ne ressemblent en aucun cas à des caricatures. Le lecteur est aussi pris au piège et il éprouve de la pitié ou de la sympathie pour certains hommes malgré leur terrible passé, comme Abott. La violence se déchaîne et on espère que la psychiatre s’en sortira.

C’est un thriller très dur, très noir, au langage peu châtié, mais il est passionnant et on est pris par cette histoire. Heureusement, dans cet océan de violence déchaînée, il reste quelques ilots d’humanité et d’espoir, certains hommes sauront dépasser ce cauchemar et créer des liens inattendus.

Green river

 

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