Chronique réalisée pour Les chroniques de l’Imaginaire
Ce roman noir nous plonge au milieu des années quatre vingt à l’époque de Reagan et du capitalisme triomphant, des débuts de la mondialisation.
Artie est un petit cambrioleur, paumé et presque clochard, il a des rêves plein la tête, mais seulement des plans foireux pour les réaliser. Il aimerait posséder toutes ces belles choses tant vantées par la publicité, mais la vie ne l’a pas gâté et tout va de mal en pis. Un soir il rencontre Jolene dans une boite minable. Elle est seule avec Dandy son fils de deux ans qui est malade, il va devenir aveugle s’il n’est pas opéré rapidement, mais comme sa mère n’a pas d’assurance maladie elle doit trouver deux mille dollars. Elle non plus n’a pas été gâtée par la vie, elle se produit dans un spectacle de catch féminin où les lutteuses sont à moitié nue dans une fosse pleine de gelée sous les acclamations obscènes des spectateurs ivres.
Jolene et Artie décident de vivre ensemble, ils s’aiment à leur façon maladroite, ils veulent s’en sortir mais ne font que s’enfoncer dans la misère et l’échec. Leur histoire n’a rien d’un conte de fées, c’est l’envers du rêve américain, la vie des laissés pour compte de la prospérité.
Les héros sont mal partis dans la vie et n’ont pas les ressources nécessaires pour pouvoir briser la spirale infernale qui les mène toujours plus bas vers le néant. Artie est révolté et se demande qui est responsable de son échec, lui, ses parents ou cette société implacable ?
Ce roman est d’une grande actualité avec le capitalisme sauvage qui a largement débordé les USA et fait des ravages partout dans le monde générant toujours plus d’exclus et de sans-espoir.